CRRCOA

QUESTIONS FRÉQUENTES :

Le conservateur est le responsable des collections, tandis qu’un conservateur-restaurateur est celui qui intervient sur l’œuvre de manière indirect ou direct. En anglais par exemple (aussi bien que dans la plupart des pays),

les termes sont distincts, “curator” pour conservateur, et “conservator restorer” pour le restaurateur. 

Non. La vieillesse des matériaux présents dans une peinture, doit être impérativement acceptée. On ne pourra pas ressusciter les éléments manquants s’ils sont en trop grandes quantités, ou refaire du neuf! Comme pour la chirurgie esthétique, on pourra donner l’aspect d’un peu plus de fraîcheur, mais en aucun cas on viendra dénaturer l’oeuvre en refaisant tout. Ceci est du domaine alors de la copie. De plus aucun moyen technique ne permet pour l’instant de nous laisser imaginer ce qu’elle a été et de la retrouver telle-quelle si aucun témoin photographique n’existe.
L’autre problématique est qu’il n’existe pas une façon de restaurer mais plusieurs. Ainsi, le restaurateur doit assumer sa subjectivité pour mieux s’en défendre. Il doit justifier toutes ses décisions prises, que ce soit au niveau techniques et esthétiques, car tous auront un impact sur l’aspect final de l’œuvre. 

Souvent, on confond restaurateur et expert. Il n’est pas déontologique pour le restaurateur de donner une estimation sur la valeur marchande d’un tableau. Il serait bon de rappeler que celui-ci ne peut pas être juge et partie, d’autant plus qu’il serait injuste de traiter plus ou moins bien une œuvre selon sa valeur! Il reste un témoin pour les générations futures et souvent, pour les particuliers, une œuvre sentimentale, par son histoire familiale.

Article 26 du CODE D’ETHIQUE ET FORMATION Adopté par l’assemblée Générale d’ECCO le 11 juin 1993 : L’implication dans le commerce des biens culturels n’est pas compatible avec l’activité du Conservateur-Restaurateur.” 

Les restaurations anciennes font partie de l’histoire de l’œuvre, et peuvent être donc conservées. Cependant, leur état nécessite souvent un assainissement, une dérestauration. Le travail consiste, par exemple, à retirer d’anciens repeints. Certains repeints peuvent être débordants, abusifs, ou disgracieux. Il peut même arriver de retrouver une ancienne composition. Ce choix se fait avant toute intervention, en accord avec les propriétaires de l’œuvre.

Une restauration peut ne pas se voir mais doit toujours se distinguer. Il en est de même pour les restaurations dites visibles qui permettent dans ce cas, d’apprécier le degré d’intervention du restaurateur ou tout simplement pour ne pas inventer ce que l’on ne peut deviner si les dégradations sont trop importantes. 

Surtout pas ! La retouche doit se limiter aux lacunes. Quant aux usures, elles sont repiquées.

On n’utilise pas la même. Tout traitement apporté doit se distinguer de la matière originale, pour respecter l’authenticité de l’oeuvre et pour une question de réversibilité. Le restaurateur utilise alors des peintures stables mais moins «solides», c’est à dire plus sensibles aux solvants de nettoyage courant. 

Oubliez tout cela. Chaque oeuvre est différente et aucune “recette” ne pourrait être appliquée systématiquement. Une compréhension de la fragilité de l’oeuvre, une maîtrise des techniques et des produits est indispensable. Même l’eau, que l’on peut utiliser en restauration, ne sera jamais une simple eau du robinet mais une eau distillée par exemple. De plus l’action combinée chimique et mécanique de tous les composants d’une pomme de terre serait difficilement maîtrisable. 

Malheureusement la plupart. Le peintre d’avant le 19ème siècle, avait la connaissance des règles techniques qui conduisait à une qualité d’exécution pour permettre aux œuvres de vieillir dans les meilleures conditions. 
Certains artistes du 19ème siècle ont voulu se démarquer des principes du “métier” et même rompre avec l’académisme. 
Les produits synthétiques ont commencé à apparaître et les artistes s’en sont emparés. Aujourd’hui ces produits ont vieilli de manière plus ou moins bien. 
Il faut prendre en compte aussi, que certains artistes désirent que leur œuvre se dégrade voire disparaisse. 


Attention, un phénomène, dû à une forte présence d’humidité, couvre l’image d’un voile blanchâtre. Ce phénomène appelé chanci  (= moisissure, car nos anciens pensaient que cela en était) est en fait lié à une micro-fissuration du vernis ou de la peinture. Si seul le vernis est touché, ce blanchiment peut, très facilement disparaître car le vernis peut être régénéré, ce qui n’est pas le cas de la peinture. 
Le vernis protège efficacement et la peinture ne s’est donc pas obligatoirement effacée. 

Plus une peinture est récente plus elle est fragile, car n’aura pas eu le temps de réticuler autant qu’une vieille. Une peinture récente sera délicate à nettoyer car encore assez sensible aux solvants. Dans le cas d’une peinture non vernie (souvent le cas à partir du 19ème siècle), la crasse va se déposer directement sur la surface de la peinture. Cette crasse sera souvent fixée profondément à la peinture (car la peinture en « séchant » va enrober celle-ci). Le décrassage dans ce cas devient très délicat.
Une peinture récente est donc souvent plus difficile à nettoyer qu’une peinture ancienne. L’avantage dans cet atelier, c’est qu’une relation étroite est présente avec d’autres restaurateurs. Cela permet d’intervenir sur le tableau de manière juste et en prenant le moins possible de risque. 

Les subventions de la DRAC concernent des projets de conservation et de restauration de biens immeubles (bâtis et parcs et jardins) et meubles classés ou inscrits au titre des Monuments historiques, n’appartenant pas à l’État. 

Le taux moyen de subvention (s’appliquant uniquement sur les travaux éligibles) va dépendre de la typologie du bien concerné : bien classé ou bien inscrit.  

La réalisation de travaux sur un bien protégé est encadré par certaines dispositions. Ces projets sont en effet soumis à un contrôle scientifique et technique des services de l’État. Une demande de subvention doit donc automatiquement être précédée d’un dialogue avec les services de la direction régionale des affaires culturelles. Il s’agit de l’architecte des bâtiments de France (ABF) au sein des UDAP (Unités départementales de l’architecture et du patrimoine) et la conservation régionale des monuments historiques (CRMH)

La demande de subvention peut ensuite être réalisée en ligne. Les documents et pièces à fournir, ainsi que les démarches préalables à réaliser, dépendent du type de projet. Pour la réalisation de travaux de restauration par exemple, le porteur de projet doit notamment être en mesure de : 

  • Présenter le programme de travaux défini après dialogue avec les services de l’État ;  
  • Définir le montant prévisionnel des travaux ;  
  • Présenter un plan de financement, mettant notamment en avant les aides demandées auprès des collectivités territoriales.